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FRISWA

 

 

I still remember... FRISWA

De son vrai nom François George, Friswa était un enfant des quartiers populaires de Bruxelles.

Son éducation s’est faite avec les voyous de Molenbeek et sa passion pour la musique n’avait d’égal que celle qu’il avait pour « une bonne bagarre ». Il était capable d’une grande sensibilité musicale et d’une froide brutalité physique.

Un contraste qui allait le faire aimer des uns, détester des autres et le marquer profondément.

Parce qu’en plus, il était bourré de talents.

Il devint un virtuose de la guitare (et une pointure au Karaté), un chanteur dont le registre se trouvait quelque part entre Jim Morrison et Elvis Presley (à qui il vouait une admiration sans borne).

Mais il pouvait aussi composer, écrire, dessiner et avait un sens de l’humour et de l’autodérision incroyable.

Partisans

Les amateurs de rock belge firent sa connaissance au milieu des années soixante quand il monta à l’assaut des podiums avec un groupe nommé The Partisans.

Avec les Night Rockers et Stroff and The Jay Five, ils étaient les principales attractions du Rocking Center, un bar aussi nommé « Les Brasseurs », situé rue au Beurre, près de La Grand’ Place de Bruxelles.

Le patron de l’endroit servait de manager à ces groupes et, comme les Beatles, ils firent les belles nuits de clubs d’Hambourg et d’autres villes allemandes où ils tenaient la scène jusqu’à quatre heures d’affilée.

On peut difficilement trouver meilleure école !

The Partisans

Je ne sais pourquoi "Friswa le dur" prit en sympathie le freluquet que j’étais à l’époque.

Peut-être parce qu’il voyait que j’étais vraiment un passionné de rock ?

En tous cas nous devinrent copains et lorsque le club « Les Aigles » commença des réunions rockanrolliennes chaque week-end place des Martyrs, les Partisans répondirent bénévolement « présents ! » pour l’inauguration.

Par la suite on put toujours compter sur eux en cas de coup dur (un autre groupe qui se désistait en dernière minute, par exemple) et je devins encore plus copain avec Friswa... Lequel aurait aussi réduit en bouillie quiconque m’aurait chercher des poux.

Faut pas dire : mais quand on dirige un club d’excités, ça peut servir.

Rassurez-vous, ça n’a jamais servi... du moins pas à moi !

Mais bref... Comme vous le savez peut-être si vous avez lu ce bouquin intitulé
« Cœur de rock »
, aussi écrit par un excité, la police mis un terme aux réunions des Aigles, place des Martyrs.

On se rabat sur le Rocking Center et on engage Vince Taylor qui est en pleine déconfiture et n’a même plus de musiciens.

Qui monte au créneau pour l’accompagner lors de sa mémorable prestation de 1967 ?...

Ben oui...les Partisans.

Jenghiz Khan

En 1969, j’entre comme rédacteur à TéléMoustique.

La rubrique rock dont je m’occupe devient, à ma grande surprise, une sorte de référence. Passionné par mon travail je perds un peu les copains de vue mais je m’en fais de nouveaux.

Ainsi lors d’un concours de groupes, je repère un trio assez original : le Tim Brean Group.

Je devine l’énorme potentiel du chanteur-claviériste Tim Brean et l’idée d’avoir un groupe dont je serais le mentor me chatouille. Tim me soulage.

Chris Tick, Pierre Rapsat ("Peter Raepsaet" tel que mentionné sur "Well Cut"), Tim Brean et Big Friswa

J’ai présenté Friswa à Tim, à Chris Tick, aux drums, et ainsi nait Jenghiz Khan dont je suis le parolier et une sorte de « directeur artistique ».

Rejoint par Pierre Rapsat, en rupture de Laurelie, le groupe enregistre un album intitulé Well Cut pour lequel, pour rester modeste, je me bornerai à vous recommander une recherche sur « Google » pour lire ce qu’en pensent certains.

Durant quelques mois, Jenghiz Khan devient « le » groupe rock belge numéro un.

Les frasques de Friswa et de Pierre sur scènes resteront légendaires et, en 1971, le groupe est tellement bon qu’il manque de faire s’écrouler le chapiteau du festival de la Guitare d’Or de Ciney.

Two Man Sound

Hélas, en ces temps là, la popularité ne suffit pas pour permetre aux musiciens belges de vivre.

Friswa se laisse tenter par une offre lucrative de tournée en tant que membre du Wallace Collection qui est le seul connu internationalement.

Pierre commence une carrière solo, Tim va rejoindre les ex-Pebbles dans Trinity. Fin du Jenghiz Khan, grave crise du rock belge incapable de s’adapter au courant glam-rock qui déferle sur l’Europe durant deux ans.

Et après la tournée du Wallace, Friswa se retrouve sans groupe. Il fait partie quelques temps du Two Man Sound qui est le seul groupe belge a présenter quelque chose de visuel sur scène, mais ce groupe là aussi n’arrive pas à trouver assez d’engagements pour survivre dans cette formule.

Pourtant, passant en première partie de Slade à Forest-National, il a tellement de succès que les roadies du groupe anglais sabotent sa sono en pleine prestation.

Ce qui vaudra à Chas Chandler déjà ex-Animals, découvreur de Jimi Hendrix et manager de Slade d’ajouter à ses titres celui d’être le gars le plus célèbre à s’être retrouvé avec un œil poché signé Friswa.

Big

J’avais déjà écrit des paroles, même composé un air, j’avais envie de m’essayer à la production.

C’est évidemment Friswa qui m’en donne l’occasion. Toujours amoureux du rock des pionniers, nous écrivons ensemble un morceau hommage à Eddie Cochran.

Je réussi à convaincre une firme de disques et en 1974 nous enregistrons le single « (I Still Remember) Eddie » Pour la face B, Friswa s’auto-parodie avec «  Big Friswa ». Ce sont les gars du Kleptomania qui l’accompagnent, pas trop rassurés, car Friswa raconte un peu son histoire et chante, entre autres « I smoked with Kleptomania ». Pas de succès à la clé mais on s’est bien amusé.

Après, Friswa enregistre encore, en 1979, le single « Johnny’s Girl » - « Back In Town », sans plus de succès. J’étais navré de le voir se ronger à ne plus être reconnu.

Nous arrivons dans les années 80, l’époque des synthés et des « groupes » de studio. Je propose donc à mon pote de former un duo/concept que nous appellons Frisway, contraction de Friswa et de Ay, pseudonyme que je prends pour l’occasion.

Nous mettons au point une série de compositions dont je suis encore très fier. L’idée était de mélanger des vocaux rappelant les pionniers du rock, de la guitare très heavy metal des seventies et une instrumentation pré-house-techno qui allait devenir la marque des eighties. Nous préparons de quoi faire un album.

Je vais même faire écouter les démos chez Charisma à Londres. Un morceau « Free Radio » (c’était l’époque de l’arrivée des « radio libres ») figure sur un album-compilation de présentation des groupes belges intitulé « Sprouts » dont je m’occupais. Un autre « N’Human » sort en single. Aucun succès.

Déçu, Friswa essaye encore d’autres directions, même de jouer de gauche à droite avec un bassiste et un batteur sous le nom de Ma’s Kitchen.

Mais son manque de réussite commerciale, ses problèmes personnels, son caractère ombrageux, le plongent dans une série de déprimes qui trouvent leur triste épilogue lorsqu’il met fin à ses jours le 8 janvier 1988.

Nous !

8 janvier... Date anniversaire de la naissance d’Elvis Aaron Presley !!!

Ce jour là, le rock belge a perdu quelqu’un de vraiment « big ». Et moi un ami.

Piero Kenroll


PS de Patfraca : j’ai insisté auprès de Piero afin d’obtenir une photo en compagnie de Friswa car Piero n’est pas du genre à se mettre en avant.


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